Le terme « représentation » possède en français un sens technique précis pour la langue philosophique , sensiblement différent de son acception coutumière. Une « représentation » est le produit de l’activité intellectuelle, ce qu’on appelle à l’ordinaire une « idée ». Si ce dernier mot n’est pourtant pas un synonyme pour la langue technique de la philosophie car il a un sens plus précis : par exemple chez Kant renvoie à un type particulier de représentation (chez Kant l’Idée est un concept régulateur de la raison) et une autre tradition (le terme renvoie à l’Idée platonicienne). En fait le terme « représentation », s’il n’est pas commun en français dans ce sens, doit se comprendre assez simplement comme le substantif dérivant du verbe « se représenter » qui a bien le sens de « se faire une idée », « concevoir ». Par exemple on « se représente » la difficulté d’une tâche, d’une entreprise… Cela veut dire qu’on « a l’idée » que « l’on conçoit » la difficulté de cette tâche, de cette entreprise. Le grand philosophe français du XIX
e siècle, Jules Lachelier, discutant le concept à la société française de philosophie (dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie de Lalande) avouait d’ailleurs une certaine perplexité à l’égard de l’emploi technique du terme « représentation » et notait qu’il était l’équivalent d’un terme impossible la « se-représentation » qui montrerait la liaison entre le substantif et le verbe très courant « se représenter » au sens « d’avoir une idée de… »